vendredi 13 juin 2014

Quelques grosses erreurs d'un fabricant qu'un amateur n'oserait pas faire...

On m'a demandé de revoir le barillet d'un petit 300 de voyage, réalisé par un constructeur européen (non français) assez connu. J'avais déjà du refaire l'araignée de l'instrument, bien trop aléatoire, et difficile à régler.

Ici, c'est encore plus édifiant...



J'ai bien sur tout démonté pour voir comment c'est fait. C'est un exercice très intéressant. J'ai été bien surpris. Ce barillet est réalisé à l'encontre de tous les principes de base... Même une bricoleur très amateur n'aurait pas fait ainsi...

- Le plancher du barillet est constitué d'un grand triangle en bois, de 12 mm d'épais. C'est très peu. On peut supposer que le poids du miroir déforme très facilement cette planche.




- Quand les boutons de collimation ne sont pas très serrés et ne pressent pas le ressort, le plancher du barillet a du jeu et bouge dans les trous plutôt oblongs des 3 vis de collimation. Donc, c'est tout qui bouge, miroir compris, quand on incline le tube...



-Les 3 triangles de flottaison sont en bois (!) très fins (4 mm). Voila qui doit facilement plier sous le poids du miroir. Comme les touches de support sont très fines (0,5 mm), on peut supposer que, compte tenu de la flexion du bois, que le miroir repose en fait sur la vis centrale de chaque triangle. C'est comme si on avait un barillet 3 points...

- Les 3 triangles, au lieu de balancer librement sur une rotule centrale, sont fermement vissés de manière à ce qu'ils ne bougent plus!

- Il n'y a rien qui oblige les triangles à rester dans leur position. Ils peuvent donc tourner sur la vis centrale, et prendre n'importe quelle position, aléatoire... En fait, c'est comme s'il n'y avait pas de triangles...




- Le miroir est soutenu latéralement par un grand cercle  en bois, tout autour, d'un diamètre légèrement plus grand (+ 2 mm). Il n'y a rien d'autre pour le soutenir latéralement sur la tranche.

Quand le tube pointe au zénith, comme le cercle est plus grand, le miroir peut se balader dans tous les sens (sur au moins 2 mm), rien ne le retient.

Normalement, il y a deux touches de support de tranche,  à l'avant, positionnées à 2 fois 45°, et à la moitié de l'épaisseur du miroir, de manière à minimiser les risques de pliure du miroir, générateurs d'astigmatisme. Ici, rien!! Le miroir se positionne donc naturellement, quand on incline le tube, en touchant tangentiellement le cercle au milieu à l'avant. De plus, le point de support se trouve sur la partie supérieure de la tranche. Pliure maximale garantie!




Je vais donc:

- Rigidifier le grand triangle du barillet en bois, par des longerons de carré d'alu.

- Faire en sorte que le grand triangle en bois (le plancher du barillet), ne bouge plus dans les trous des vis de collimation (rajouter des plaques avec des trous plus ajustés).

- Changer les 3 triangles en bois fin contre des triangles en alu avec des touches de support en téflon,

- Faire en sorte que les 3 triangles balancent bien sur leur rotule centrale, 

- Mettre un anneau de liaison souple, assurant aux 3 triangles une position définitive.

- Mettre 2 touches à 45° comme supports latéraux. De cette manière, le risque de pliure sera minimisé, et le miroir ne risquera plus de bouger latéralement.

Si avec tout cela, on ne me dit pas que l'on a de meilleures images, je change de métier ou je fais des trucs à la va vite comme les autres... ;)



The Dobson Factory





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